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Les sonars, une source de danger pour les cétacés

Les sonars, notamment ceux utilisés par les navires militaires, présenteraient un risque majeur pour la santé des cétacés.

C'est la conclusion tirée par Paul Jepson de la Société Zoologique de Londres dans son article paru dans la revue scientifique Nature.

Ce constat a été établi suite à l'examen de 10 des 14 baleines retrouvées échouées quatre heures seulement après l'emploi de sonars lors d'un exercice militaire.

Les cétacés présentaient des symptômes de décompression similaires à ceux que l'on retrouve chez les plongeurs lorsqu'ils reviennent trop rapidement à la surface.

Affolées par le bruit des sonars (certains peuvent atteindre 230 décibels en basse fréquence), elles sont remontées trop vite...

Depuis, trois dauphins de Risso, trois dauphins commun et un marsouin ont été trouvés échoués sur les côtes britanniques avec ces mêmes symptômes.

Mais les conséquences des sonars sur la santé des cétacés ne s'arrêtent pas là !

Selon de récentes études, l'émission de ces ondes provoquent aussi l'affolement des animaux. Nombre d'entre eux n'arrivent plus à communiquer et à s'orienter. Plusieurs abandonnent leur lieu d'habitat et certains meurent, victimes d'hémorragie auriculaires ou pulmonaires.

Lorsque l'on sait à quel point les mammifères marins dépendent des sons pour se déplacer et se reconnaître entre eux, on imagine à quel point l'effet des sonars sur leur métabolisme peut être dévastateur !




Le chant des baleines pourrait être réduit au silence par les explorations pétrolières au Canada.

Dans le golfe du Saint Laurent, au beau milieux de ce sanctuaire des baleines, un plan d'exploration pétrolière et gazière prévoit le sondage des fonds marins en vu d'installer des plates-formes d'extraction. Cette région nourrit de grands espoirs chez les industriels quant à sa capacité à fournir le pays en pétrole, mais ces projets pourraient bien compromettre gravement l'avenir des baleines pour lesquelles cette région est un lieu de vie privilégié.

Afin d'explorer les fonds marins du golfe du Saint Laurent, non loin de la Gaspésie, la firme canadienne GSI projette d'utiliser des canons à air comprimés pour bombarder de sons le fond de l'océan.

L'analyse de l'écho de ses sons permet d'obtenir une image géologique du sous sol, et donc de découvrir les éventuelles poches de pétrole.


Ces explorations pourraient bien avoir un impact plus que néfaste sur la faune et en particulier sur les baleines qui peuplent le golfe. En effet le problème causé par ces sondages est l'émission répétée de sons atteignant plus de 210 décibels alors que le seuil tolérable par les baleines est d'à peine 180 db.

Robert Michaux, directeur du GREMM, ( Groupe de Recherche et d'Education sur les Mammifères Marins) affirme que la diffusion de sons aussi puissants représente un risque sérieux pour les baleines.


En effet, la proximité de telles nuisances sonores provoque chez les cétacés un affolement qui les amène à remonter trop rapidement à la surface et leur fait subir un symptôme de décompression souvent fatal. Ces symptômes ont déjà été constatés dans une étude publiée dans la revue Nature et dont nous avions fait l'écho il y quelques mois dans l'actualité animalière de ce site.

plus, la présence de bruits soutenus dans leur environnement désoriente et entrave la communication entre les baleines qui comptent beaucoup sur les sons pour se déplacer et se reconnaître entre elles.

Si aujourd'hui les autorités sont prêtes à se pencher plus précisément sur les dangers provoqués par les sondages pétroliers, les arguments avancés par les compagnies pétrolières pourraient bien avoir raison de la préservation des baleines ainsi que de la quiétude des fonds marins.

La logique du vacarme semble donc vouloir s'installer dans le monde du silence…