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Nombreux hommages à la romancière Françoise Sagan

 
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jolyjumper2
Schtroumpfissime


Joined: 15 Mar 2004
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PostPosted: Sat 25 Sep 2004, 21:38    Post subject: Nombreux hommages à la romancière Françoise Sagan Reply with quote

Le chef de l'Etat, plusieurs personnalités politiques de droite comme de gauche et du monde littéraire ont rendu hommage à Françoise Sagan, décédée vendredi soir à 69 ans, saluant une "une figure éminente" de la vie littéraire française, "flamboyante" et "mélancolique".

La romancière est décédée vendredi à l'hôpital de Honfleur (Calvados) où elle avait été admise il y a quelques jours, d'une embolie pulmonaire, à l'âge de 69 ans. Elle est décédée à 19h35 d'une "décompensation cardio-respiratoire". L'auteur de "Bonjour tristesse" était malade depuis quelques années. Elle avait été hospitalisée à plusieurs reprises au cours de ces derniers mois et vivait retirée, la plupart du temps dans sa propriété proche de Honfleur.

"C’est avec une immense peine que j’apprends le décès de cette personnalité flamboyante, qui aimait la vitesse, qui croquait la vie à pleines dents, en dépit de ses fragilités", a déclaré le ministre de la Culture et de la Communication Renaud Donnedieu de Vabres. "Comme Proust, qu’elle admirait, elle a su scruter, comme en passant, les facettes de nos coeurs, de nos existences, de notre époque. Ce soir, ce n’est pas Bonjour tristesse, mais c’est un immense chagrin", a-t-il déclaré.

Faisant part de son "émotion" à l'annonce de la mort de la romancière, le président de la République Jacques Chirac a salué une "figure éminente de notre vie littéraire" qui "aura contribué à l'évolution de la place des femmes dans notre pays". "Avec elle, la France perd l'un de ses auteurs les plus brillants et les plus sensibles, une figure éminente de notre vie littéraire", a-t-il estimé.

La présidente du jury Goncourt, Edmonde Charles-Roux, a estimé vendredi sur soir France 3 que la romancière avait "vécu dangereusement comme beaucoup d'artistes, comme James Dean". "Elle a connu la gloire à 19 ans, une gloire qui ne l'a jamais quittée. Elle est devenue un mythe. Elle est restée un personnage mythique dont personne n'ignorait la solitude", a dit Mme Charles-Roux interrogée sur France 3. De son côté, l'académicien Bertrand Poirot-Delpech a estimé que Françoise Sagan représentait "la grâce, la gaieté, le talent de vivre, le charme" même si "la vie lui a été lourde". "Il est trop évident qu'elle a rendu plus de gens heureux avec sa littérature qu'elle n'a été elle-même heureuse", a-t-il ajouté.

A gauche, l'ancien ministre de la Culture (PS) Jack Lang a salué un "talent vif et ardent". "Je n'oublie pas encore l'amie incomparable qui s'est toujours battue bec et ongles pour ceux qu'elle aimait, a-t-il poursuivi. François Mitterrand était de ceux-là. Il avait pour elle affection, tendresse et amitié. Françoise Sagan lui a apporté en permanence un soutien courageux et fidèle". "Elle nous lègue à la fois le souvenir de la force, de ses goûts et la douceur de ce +certain sourire+ caché comme par timidité mais dévoilé dans ses écrits, traces essentielles de son immense talent", a déclaré de son côté le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë.

La romancière a marqué sa génération par une cinquantaine de livres, dont plusieurs best-sellers, et une vie privée pleine d'excès en tous genres. De son vrai nom Françoise Quoirez, née le 21 juin 1935 à Cajarc (Lot), Françoise Sagan, fille d'industriels aisés, publie son premier livre en 1954, à l'âge de 18 ans, sous un pseudonyme choisi dans l'oeuvre de Proust. Il s'agit de "Bonjour Tristesse", qui raconte l'éveil à l'amour d'une adolescente et qui la rend célèbre.

"La gloire et le succès me délivrèrent très tôt de mes rêves de gloire et de succès", a-t-elle dit plus tard. Les soirées folles auxquelles elle prend goût ne l'empêche pas de travailler. "Je suis futile. Mais la futilité consiste à s'occuper de choses intéressantes", a-t-elle déclaré.

Elle publiera de nombreux romans consacrés pour l'essentiel aux amours d'une société riche et oisive, un monde qu'elle connaissait bien. Parmi ses plus grands succès, "Un certain sourire" (1956), "Aimez-vous Brahms?" (1959), "La Chamade" (1965), "Le lit défait" (1977) imposent un style léger, amer et sans prétention. Au théâtre, elle triomphe avec "Château en Suède" (1959) et "La robe mauve de Valentine" (1963), mais connaît aussi l'échec avec "Les violons parfois" (1961) ou "Il fait beau jour et nuit" (1978).

En 1984, la romancière publie un livre de souvenirs, intitulé "Avec mon meilleur souvenir", et un an plus tard, "De guerre lasse". Puis "Les Faux-Fuyants" (1992), "Et toute ma sympathie" (1993), "Un chagrin de passage" (1994) et, en 1998, "Derrière l'épaule", son dernier ouvrage, dans lequel elle porte un regard critique sur sa carrière. Elle a aussi écrit pour le cinéma.

Françoise Sagan, qui aimait la vitesse et le jeu, et consommait sans modération drogues et alcool, avait eu en 1957 un très grave accident de la route, puis en octobre 1985 un sérieux incident respiratoire lors d'un voyage en Colombie avec le Président François Mitterrand, duquel elle était très proche. En février 1995, elle avait été condamnée à un an de prison avec sursis et à une peine d'amende pour usage et cession de cocaïne. En février 2002, c'est une affaire de fraude fiscale en marge de l'affaire Elf qui lui avait valu la même peine d'emprisonnement.

Françoise Sagan était divorcée de l'éditeur Guy Schoeller, puis de l'américain Robert Westhoff, avec qui elle avait eu un fils, Denis.
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jolyjumper2
Schtroumpfissime


Joined: 15 Mar 2004
Posts: 5183

PostPosted: Sat 25 Sep 2004, 21:40    Post subject: Reply with quote

Le jet-setter Massimo Gargia, ancien compagnon de Françoise Sagan, devenu l'un de ses plus proches amis, s'est déclaré samedi "anéanti" par la disparition de la romancière.
Je savais qu'elle était mal. On s'était vus il y a quelques jours. Je pensais vraiment qu'elle s'en sortirait encore cette fois-ci", a-t-il dit à l'AFP. "Je garde de Françoise le souvenir d'une extraordinaire histoire d'amour. Notre idylle s'était transformée en amitié amoureuse. Dans les années 80, on avait vraiment évoqué notre mariage mais nos vies étaient devenues trop différentes. Je sortais encore beaucoup. Françoise, qui avait déjà tout vécu, voulait une vie plus calme", a ajouté M. Gargia.

"Françoise n'avait plus un sou dans les dernières années. Absolument rien. Des amis communs l'hébergeaient. Elle avait même dû vendre ses bijoux et les plus beaux cadeaux qu'elle avait reçus dans sa vie. Les droits sur ses derniers livres partaient directement aux impôts", a-t-il indiqué.

Dans un livre de souvenirs paru en 2000 et préfacé par Françoise Sagan, il avait révélé leur histoire d'amour et raconté, avec son accord, leur première nuit dans une chambre de chauffeur sous les toits d'un palace, premier logement parisien de l'étudiant en droit Massimo Gargia. En découvrant la modeste chambre qu'il lui avait présentée comme ses "appartements", Françoise Sagan lui avait donné ce conseil: "la trahison est le seul moyen d'assurer la survie d'un mariage". Ils avaient fait connaissance la veille, lors d'un dîner en 1963 donné à Paris par Betty Estevez, l'épouse du couturier américain Luis Estevez.
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jolyjumper2
Schtroumpfissime


Joined: 15 Mar 2004
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PostPosted: Sat 25 Sep 2004, 21:47    Post subject: Reply with quote

Françoise Sagan restera dans l'histoire comme un personnage de roman, sans doute plus important que ses livres, un mythe dont la notoriété dépasse les frontières de l'Hexagone, le totem d'une époque faite de liberté et d'insouciance.

Dès l'annonce de sa mort, vendredi soir à l'hôpital d'Honfleur (Calvados), les hommages se sont multipliés pour saluer la mémoire de l'écrivain français contemporain le plus connu au monde et qui ne reçut pourtant aucun prix littéraire de première importance.

En mauvaise santé, elle avait passé l'été, alitée, dans le manoir de Breuil, près de Honfleur, acheté en 1958 mais qui ne lui appartenait plus, même si elle y résidait parfois. Elle était ruinée. Le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres s'est dit "bouleversé par la solitude de sa fin de vie".

Des portraits publiés, des témoignages de ses proches, des articles qui lui sont consacrés, en France et dans toute l'Europe, ressort l'idée que, si on peut toujours discuter de sa véritable place dans le panthéon littéraire, Françoise Sagan était avant tout un être vrai et libre.

"Elle n'a pas été accueillie comme un grand auteur littéraire mais qu'importe. Elle écrivait ce qu'elle voulait, sans se soucier des autres, des prix, des académies. Elle écrivait pour elle", a dit l'éditeur Robert Laffont. "Le mystère Sagan ? Tout simplement l'art d'être soi", a estimé l'académicien Bernard Poirot-Delpech selon lequel "elle a rendu plus de gens heureux avec sa littérature qu'elle n'a été elle-même heureuse".

Françoise Sagan était drôle, jamais mesquine, et ne se prenait pas au sérieux. Elle continuait sur le tard à dire que le succès phénoménal de "Bonjour tristesse" (1954) avait été disproportionné. "J'ai lu Proust, Stendhal, des gens comme ça, ça vous rabat le caquet", estimait-elle avec son inimitable manière d'avaler les mots.

Avec sa mort, s'en va "la couleur, l'humeur d'une époque", a résumé le comédien Laurent Terzieff tandis que l'écrivain Edmonde Charles-Roux a parlé à son sujet d'un "mythe" et que le photographe Jean-Marie Périer l'a qualifiée de "Rolling Stone avant la lettre".

Car elle a été avec "Bonjour tristesse" - un roman où une jeune fille couche avec un garçon sans en être amoureuse et sans tomber enceinte - le symbole de la libération des moeurs. Elle a incarné - comme l'autre mythe qu'est Brigitte Bardot - une insolence et une fraîcheur qui ne pouvaient que choquer les étouffantes années 50. Le président Jacques Chirac a souligné qu'elle avait "contribué à l'évolution de la place des femmes dans notre pays".

Les années ont passé, rythmées par les livres, les excès, des amours hésitants entre les hommes et les femmes, et sa gloire ne s'est jamais démentie. Le Herald Tribune estimait en 2002 qu'elle représentait "l'exception française à elle seule". Ses livres ont été traduits en 20 langues, on l'étudie dans les universités américaines, plusieurs biographies lui sont consacrées.

Dans sa "vie de patachon", comme elle disait, elle ne sera restée fidèle qu'à une seule chose: l'imagination. "Ce qui manque à notre époque, c'est la gratuité. Faire quelque chose pour rien, c'est grisant. Notre époque est trop matérialiste et trop exhibitionniste, avec ces gens qui racontent leur vie à tous les échos et se complaisent dans la réalité. L'imagination est la seule vertu qui nous reste. Et peut-être la première des vertus", assurait l'écrivain à la cinquantaine de titres.

Ses obsèques auront lieu mardi à 14H30 dans le village de Seuzac (Lot), près de Cajarc, où elle était née voici 69 ans.
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