Le rendez-vous des amis

[tallinn]

C'est une rédaction de français en réalité (j'ai eu 16, alors comme c'est une bonne note, je vous la met sur le forum ) il fallait choisir la tonalité, et j'ai choisi une tonalité négative, donc c'est triste
j'espère qu'elle vous plaira

Vendredi 24 décembre 1914, vers 23h, dans le petit village de Nirage, par une nuit glaciale et sans étoiles, une jeune fille brune au teint métissé, ma mère, s'enfuit de son foyer pour se réfugier dans l'écurie somptueuse de ses riches voisins, des profiteurs de guerre.
Se tordant de douleur, elle pénétra discrètement dans le box recouvert de paille chaude d'une jument de sang arabe au pelage auburn et à la crinière or, nommée Lady Fire. Pleurant, implorant le ciel que pour Noël son futur enfant ait un peu de chance, elle quitta peu à peu ses forces, refusant de vivre l'enfer qui l'attendait.
En effet, comment pourrait-elle, elle qui n'a que quatorze ans, s'occuper seule d'un enfant en ce temps de guerre, son père et mon propre père étant partis au front, peut-être même morts, et n'ayant personne pour l'aider, elle qui était si petite et insignifiante ?
Elle se laissa donc mourir dans un dernier effort qui me mit au monde.
Sa prière fut tout de même exaucée, la palefrenière nous trouva le lendemain en faisant les boxes.
Le corps de ma mère fut misérablement brûlé, mais au moins, j'étais seine et sauve entre les mains de la fille d'écurie.

Il y a maintenant près de quatre-vingt onze ans que je vis dans ce monde. Deux guerres des plus meurtrières ont rythmé mon enfance.
J'ai été éduquée par la fille d'écurie qui m'a recueillie. Suite à une maladie, elle mourut à trente-deux ans, alors que j'en avais six. Je suis quand même restée chez elle, en compagnie de son propre père, qui avait complètement perdu la tête. Il ne faisait pas de différence entre le vieux chien aux babines blanchâtres et moi-même.
J'appris donc à me débrouiller seule. Je me suis souvent demandée quelle serait ma vie si ma mère n'était pas morte, surtout lorsque je voyais d'autres enfants de mon âge rire et s'amuser. Je n'ai jamais eu d'amis. Enfin si, mais mes amis avaient de grandes oreilles dressées, marchaient sur quatre membres, et avaient une magnifique crinière où je pouvais me réchauffer. C'était les chevaux des voisins. Je leur parlais, de tout et de rien, de ma vie. Ca me faisait du bien de me confier, et puis j'avais l'impression qu'ils me comprenaient.
Bien entendu, je devins palefrenière. Je ne savais faire que ça, et je ne fis que ça. Ma vie se résumait aux chevaux, à la brouette et à la fourche. Mais ça ne m'a jamais déplu, ni lassée.

Au fait, juste un détail : je m'appelle Lady Fire…

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[Perle]

elle est tres belle ton histoire ...
meme si elle est triste comme tu dis
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