Le rendez-vous des amis

[sedna]

les restaurants littéraires de Paris (cliquez sur l'image)

[cameliane]

Je suis allée au café de Flore il y a 2 ans
Et voici le Procope:

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Borné dans sa nature, infini dans ses voeux, l'Homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux. Lamartine

[François]

Bonjour,
Il y a quelques années,je suis allé au "Train Bleu", gare de l'Est.
Magnifique,très impressionnant !
C 'est un musée, mais il est vivant.Tout est style années 1900.Le prix des repas est abordable .


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[cameliane]

Magnifique ce "Train Bleu"

Victor Hugo disait que "respirer Paris conserve l'esprit". Mais il savait bien que même à Paris - et là sans doute plus qu'ailleurs -, les muses se laissent volontiers tenter par les nourritures terrestres. N'est-ce pas à Paris que sont nés restaurant, chef et critique gastronomique? C'est là que la cuisine prit ses lettres de noblesse et que la littérature savoure encore l'éloquence culinaire.



l y a 500 ans naissait Rabelais, écrivain humaniste qui légua à la littérature un personnage fantastique, Pantagruel, parfaite illustration de son message hédoniste exaltant les jouissances matérielles et spirituelles de la vie. Malheureusement, ce géant glouton n'eut jamais l'occasion d'aller dîner dans un restaurant, et pour cause : à l'époque, ceux-ci n'existaient pas.Jusqu'au XVIIIe siècle, le mot "restaurant" désignait en France un bouillon de viande qui "revigorait et restaurait". Peu à peu, les établissements qui, initialement, ne servaient que cet en-cas, diversifièrent leur offre jusqu'à composer une carte. Et cette caractéristique, ajoutée à la disposition des couverts sur des tables indépendantes, les distingua des tavernes traditionnelles. Cependant, nous devons le véritable essor des restaurants à la Révolution française, qui, en réduisant au chômage les grands cuisiniers de l'aristocratie, les obligea à se recycler et à faire un usage plus démocratique de leur talent.

En publiant, en 1803, l'Almanach des gourmands, Alexandre Grimod de la Reynière invente la critique gastronomique. Ce genre littéraire trouve rapidement un écho chez les gens de lettres qui, lassés de l'élitisme des salons mondains, commencent à savourer cette nouvelle culture sociale que représentent les restaurants. L'écrivain et gastronome Brillat-Savarin le disait bien dans sa Physiologie du goût en 1825 : "Les animaux se repaissent, l'homme mange, l'homme d'esprit seul sait manger."

De cette génération d'établissements, nés à la fin du XVIIIe siècle, seul l'un d'entre eux existe toujours à Paris : le Grand Véfour. Un restaurant qui, de plus, illustre parfaitement la complicité entre deux arts - la littérature et la gastronomie - nourrissant tout ensemble le corps et l'esprit. Situé sous les arcades du Palais-Royal, près du Louvre, le quartier à la mode à l'époque, celui-ci connut, dès son inauguration, un tel succès que son propriétaire put prendre sa retraite au bout de seulement trois ans, abandonnant l'affaire à son propre sort. Une aventure deux fois centenaire, qui se verra troublée par de multiples péripéties et que sa clientèle littéraire s'ingéniera à protéger des coups capricieux du destin.

Dès 1830, moment auquel commence le déclin du quartier, sa survie est menacée. Heureusement, Lamartine, Sainte-Beuve et surtout Victor Hugo, qui venait y déguster son plat préféré - la poitrine de mouton aux haricots blancs -, seront là pour voler à son secours mus par leur gourmandise. Et même si, plus tard, la Belle Otero1 viendra ici se pavaner entre les tables, ce sera dans d'autres quartiers parisiens que la bonne société de la Belle Epoque élira domicile.

Une fois encore, le Grand Véfour se voit dédaigné par sa bonne étoile, passant d'un propriétaire à l'autre et allant même jusqu'à tomber dans le "déshonneur" de la serviette en papier. A nouveau, deux célèbres plumes viendront à la rescousse : Colette et Cocteau. Voisins de l'établissement, ils en feront leur quartier général, entraînant à leur suite la fine fleur intellectuelle du moment. Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, André Malraux, Louis Aragon, Jean Genet ou Marcel Pagnol y ont également laissé leur empreinte.


Et voici la brasserieLIPP à St Germain:


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Borné dans sa nature, infini dans ses voeux, l'Homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux. Lamartine

[François]

Merci Cameliane pour ces informations que j'ai lues attentivement.Mon père, dans les années 20 travaillait à Paris: au "Grand Café de Paris" puis au "Pré-Catelan"(Bois de Boulogne),comme simple garçon.
A l'arrière d'un de ces établissement, il y avait une petite porte devant laquelle venaient se regrouper les mendiants pour récupérer les "restes".

Il racontait les soirées nocturnes de ces établissements,à la sortie des spectacles parisiens.
Quel faste, c'était l'époque de la Grande Bourgeoisie Voitures de maître à chevaux,manteaux d'hermine et de vison (comme dans les films).
Mon dieu que c'est loin tout ça ! Nostalgie du Passé

Bises, @+
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